Le Patrimoine Durfortois

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Le nom de Durfort vient  du Celtique  duro fortis (citadelle solide) et désigne un château fort.
L’occupation lointaine des lieux est attestée tant par Ville de Mus et par la caverne sépulcrale « Grotte des Morts » (Néolithique final- Chalcolithique). Le mobilier archéologique provenant des fouilles effectuées au XIXe s. à la Grotte des Morts est exposé au  Musée du Colombier à Alès.
Le village de Durfort, « circulade » languedocienne  médiévale trouve son origine autour de son donjon du XIIe s. classé à l’inventaire des Monuments Historiques. Ce donjon aurait érigé par les BERMOND « Princes et Satrapes de Sauve », suzerains des Basses Cévennes.
Les ruines de son Eglise primitive romane du XIIe s. Saint-Thomas de La Souche, dite « La Gleïsasse », se situent en bordure de l’ancien chemin stratégique de Sauve à Anduze.

Outre la référence à son patron Saint-Martin de Tours, Saint-Martin trouve son étymologie dans la désignation d’un domaine gallo-romain appartenant à Celsius à l’origine de Sossenac.
Saint-Martin de Sossenac nous offre, dans un paysage vallonné, les ruines de son Eglise romane du XIe s. A  l’autre bout de sa paroisse, se situe le Château de Vibrac construit au XVIe s. par les DURANC, barons de Vibrac, au pied d’une autre tour Bermonde du XIIe s.
C’est dans ce hameau que fut découvert en 1869 le fossile de Mammouth méridional  qui trône dans la galerie de Paléontologie du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et fait la fierté des villageois.
Les communes de Durfort & Saint-Martin de Sossenac situées dans le Piémont cévenol sont réunies par décret impérial en 1862.

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Vie économique
Le paysage reste marqué par l’exploitation de  la vigne, de l’olivier, du micocoulier « arbre à fourche », du châtaignier « arbre à pain »,  du mûrier « arbre d’or ».
D’un point de vue historique et culturel, le miel a toujours fait partie du quotidien des habitants des Cévennes, seule source de sucre et à la base de nombreuses médications.
La production et le commerce de la laine aujourd’hui disparus  s’articule avec un élevage ovin très ancien qui subsiste. Le village comptait de nombreux artisans et une verrerie au XVe et XVIe siècle.
L’industrie de la soie dont le savoir-faire parvient en Cévennes dès le XIIIe s. mais dont le véritable Age d’or ne débute qu’à partir du XVIIIe s. entraîne souvent l’agrandissement des maisons, magnaneries et l’implantation de filatures dont certaines sont encore visibles aujourd’hui. (A Durfort, en 1791, 11% de la population travaillent comme « faiseur de bas ».) Au déclin de la sériciculture les agriculteurs se tournent vers la monoculture de la vigne toujours prépondérante.
Dès l’Antiquité l’activité minière est présente. Les mines exploitées dès les XIIe-XIIIe s. pour l’alquifoux (sulfure de plomb) utilisé pour vernir et imperméabiliser les poteries dont les célèbres vases d'Anduze, restaient un revenu d’appoint. Les premières concessions sont établies entre 1810 et 1839, par la suite, à partir de 1850, se produit la « ruée vers le Zinc » qui durera jusque vers 1910. Une légère reprise de l’activité minière se manifeste après la Seconde Guerre mondiale et particulièrement de 1954 à 1970. L’activité minière de Durfort cesse après 1971.
Ne manquez pas de parcourir les venelles moyenâgeuses du Fort en « circulade », d’admirer la Tour et le vieux Château, de visiter l’Eglise Saint-Thomas construite en 1686 à la Révocation de l’Edit de Nantes et le Temple reconstruit en 1821 qui présente la particularité architecturale d’un double rang de tribunes, de flâner jusqu’au quartier pittoresque des moulins de la Rouquette. Des sentiers de randonnées ou d’interprétation s’offrent à vous à la découverte de paysages vallonnés, des ruines des églises romanes, du Château de Vibrac à la silhouette élancée et majestueuse au pied duquel La Cave Coopérative de Durfort vous réservera le meilleur accueil.

Vie sociale
Comme tous les villages de la région, Durfort & Saint-Martin de Sossenac  a été profondément marqué au XVIe siècle par le mouvement de la Réforme et par les guerres de Religion. A la révocation de l’Edit de Nantes (1685)  les anciennes querelles se ravivent  au début du XVIIIe siècle au cours de guerre des Camisards. Un climat de répression s’installe en France : 150.000 à 200.000 Huguenots s’exilent et trouvent alors refuge sur des terres protestantes en Europe et au-delà. Pour ceux qui restent, c’est une période de résistance, durant laquelle la religion se vit en secret ou « au désert », avec la menace des galères ou de l’emprisonnement.
Sur la paroisse protestante de Durfort, Antoine COURT (1695-1760) et Pierre CORTEIZ (1683-1767), anciens camisards et prédicants, convoquent aux Montèzes en Août 1715 le premier synode (ou assemblée de délégués) qui jette les bases de la restructuration du protestantisme en France. Deux autres synodes, dont un à la Font du Vert en 1718 et un autre en 1721, se tiennent  à Durfort à l’appel de Pierre CORTEIZ et Jacques MONTBOUNOUX (1673-1755).
Le Piémont cévenol et Durfort en particulier est un bastion protestant qui voit des personnalités protestantes y naître, y vivre ou y être attachées par des liens familiaux :
-           François TEISSIER (1626 ?-1686), ancien viguier de Durfort, un des premiers martyrs du Désert, pendu à Lasalle pour fait « d’Assemblée ».
-           Son fils Isaac TEISSIER (1658-1749), Pasteur à Saint-Hippolyte du Fort, condamné à la pendaison par contumace en 1684, émigré en Suisse.
-           Jacques MONTBOUNOUX (1673-1755) dit « Bonbounoux » issu d’une famille protestante de la paroisse (Fressac) est chef camisard et Pasteur du Désert.
-           Pierre SOULIER (1743-1794), Pasteur, guillotiné à Nîmes en 1794 sous la Terreur.
-           Jean-Jacques OLIVIER-DESMONS (1744-1825), Pasteur, œuvre derrière RABAUT SAINT-ETIENNE pour faire reconnaître les droits des protestants.
-           Jean-Paul RABAUT dit "RABAUT SAINT-ETIENNE" (1743-1793) Pasteur, fervent défenseur de la liberté de conscience et homme politique français est exécuté sous la Terreur pour son appartenance au parti Girondin.
-           Isabeau BOISSIERE (1755-1793) épouse le gardois Jean-Paul RABAUT en 1768. Elle décède en 1793 sous la Terreur dans sa maison familiale à Durfort.
-           Frédéric DESMONS (1832-1910), Pasteur et homme politique français.


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Durfort & Saint-Martin de Sossenac, village étape, se trouve sur l’Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe « Sur les Pas des Huguenots », sentier international de  randonnée qui invite le visiteur sur l’histoire du Refuge et de l’Exil des Huguenots et sur les thèmes qui y sont liés.



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De même, lors de la deuxième guerre mondiale, l’esprit de résistance souffle toujours sur la région qui redevient un lieu de refuge, d’entraide et d’hospitalité pour les persécutés, fugitifs et maquisards.
Comme de nombreux Durfortois engagés dans la Résistance,  le Pasteur  Paul CADIER (1911-1991) en exercice sur la paroisse de Durfort de 1941 à 1947, donne asile début 1943, sous prétexte de convalescence, à Berty ALBRECHT, alias "Mme Victoire" (1893-1943), féministe et icône de la Résistance. Arrêtée par la Gestapo à  la reprise de son combat, elle est internée à la prison de Fresnes où elle se suicide le 31Mai 1943. Compagnon de la Libération, elle est inhumée dans la crypte du Mémorial de la France résistante au  Mont Valérien.

Les Spots "Sur les Pas des Huguenots"

Spot 1 : « Impasse du Château » - 28 Juillet 1704 : Echec de la tentative d’appel au dépôt des armes entre les Chefs camisards et le représentant du Roi.
Spot 2 : Rue Basse : Chemin emprunté par les prisonniers à destination des galères, de la prison ou du couvent.
Spot 3 : Les Espéros : Ancien cimetière protestant.
Spot 4 : Maison  familiale des Viguier et Pasteur François (1626 ?– 1686) et Isaac (1658-1749) TEISSIER
Spot 5 : Château Neuf XVIe s. - 3 Juin 1704 : Lieu de rencontre  entre représentants du Roi et Chefs camisards en vue d’un arrêt des hostilités. Echec de cette négociation.
Spot 6 : Place de la Croix : Puits communal de la Melette - Meurtrières du bastion de défense des routes - Hôtel du XVIe s. (ancien presbytère).
Spot 7 : Maison natale d’Isabeau BOISSIERE (1755-1793), épouse du Pasteur et homme politique  RABAUT SAINT-ETIENNE (1743-1793).
Spot 8 : Le Quai édifié sur les fossés du Fort.
Spot 9 : Maison natale du Pasteur Pierre SOULIER (1743- 1794).
Spot 10 : Eglise Saint-Thomas de Durfort XVIIe s.
Spot 11 : Le Portalet : une des quatre portes du Fort en « circulade ».
Spot 12 : Château féodal XII-XVe s. - aile nord inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.
Spot 13 : Tour XIIe s. inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.
Spot 14 : Temple XIXe s.- clocher-horloge communale
Spot 15 : Passage des Combes en direction à  l’ouest de « l’Assembladette ».
Spot 16 : Maison natale de Gilette SALGUES, mère de l’écrivain - fabuliste et académicien Jean-Pierre CLARIS de FLORIAN (1755-1794).
Spots 17&18 : Mas de la Font d’Alain - Propriété de la famille DESMONS du XVIe au XXe s. : Jean-Jacques OLIVIER-DESMONS (1744-1825) et Frédéric DESMONS (1832-1910), Pasteurs et homme politique.